« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

REPOS NOCTURNE


 

 

Soir. Deux jardins plus loin fait rage le printemps

      et des corsaires se glissent dans le noir.

Quelque part des ongles se battent pour une fourrure. Cris

      pour des miettes d’amour. Oreilles mordue.

Le rut guerrier d’une nuit de printemps.

 

Presque oublié comment, plein d’une rage semblable,

      je chassais  dans le noir, comment toi plus fourbe encore

qu’une chatte tu enfonçais tes ongles dans trois cœurs.

      Il y a longtemps de cela et comme tu es toujours belle.

 

J’ai compté un par un les jours

      et avec les meilleurs mots que j’ai :

je t’aime. En toi je trouve un lit.

 

Et c’est le renouveau et nous partageons ici

      la même nuit avec tout ce que cela dit.

 

Menno Wigman / L’Affliction des copyrettes
traduit du néerlandais par Pierre Galissaires et Jan H. Mysjkin