Comme ces places sont vastes,

Comme les ponts sont bruyants et rudes !

Elle est lourde, paisible et sans étoiles,

La couche des ténèbres au-dessus.

Et comme de simples mortels,

Nous marchons sur la neige fraîche.

N’est-ce pas un miracle d’être ensemble

Jusqu’à l’heure de la séparation ?

Sans volonté les genoux faiblissent

Et il n’y a rien à respirer…

Toi — le soleil de mes chants,

Toi — le bonheur de ma vie.

Les noirs édifices chancellent,

Et à terre je suis tombée, —

Terrible de reprendre ses sens

À la campagne dans son jardin.

Anna Akhmatova / Volée blanche
traduit du russe par Christian Mouze