« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Le chevalier de Paris


 

 

Le grand chevalier du cœur de Paris

Se rappelait plus du goût des prairies

Il faisait la guerre avec ses amis

Dedans la fumée

Dedans les métros

Dedans les pavés

Dedans les bistrots

Il ne savait pas qu'il en était saoul

Il ne savait pas qu'il dormait debout

Paris le tenait par la peau du cou

 

Ah! Les pommiers doux

Rondes et ritournelles

J'ai pas peur des loups

Chantonnait la belle

Ils ne sont pas méchants

Avec les enfants

Qu'ont le cœur fidèle

Et les genoux blancs

 

Sous un pommier doux, il l'a retrouvée

Croisant le soleil avec la rosée

Vivent les chansons pour les Bien-aimées

Je me souviens d'elle au sang de velours

Elle avait des mains qui parlaient d'amour

Et tressait l'argile avec les nuages

Et pressait le vent contre son visage

Pour en exprimer l'huile des voyages

 

Ah! Les pommiers doux

Rondes et ritournelles

J'ai pas peur des loups

Chantonnait la belle

Ils ne sont pas méchants

Avec les enfants

Qu'ont le cœur fidèle

Et les genoux blancs

 

"Adieu mon Paris", dit le chevalier

"J'ai dormi cent ans, debout sans manger

Les pommes d'argent de mes doux pommiers"

Alors le village a crié si fort

Que toutes les filles ont couru dehors

Mais le chevalier n'a salué qu'elle

Au sang de velours, au cœur tant fidèle

Chevalier fera la guerre en dentelles

 

Ah! Les pommiers doux

Rondes et ritournelles

J'ai pas peur des loups

Chantonnait la belle

Ils ne sont pas méchants

Avec les enfants

Qu'ont le cœur fidèle

Et les genoux blancs

 

Angèle Vannier, mis en musique par Philippe-Gerard
Chanson chantée par Edith Piaf, Yves Montand, Catherine Sauvage, Marlène Dietrich et même Frank Sinatra (sur des paroles anglaises de Johnny Mercer, sans rapport avec le texte original)