« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

POSTFACE

 

 

 

Les menus poumons des oiseaux sont devenus calcaires

au-dessus de la cité dont je suis citadin

l’ange gardien sort des cheminées

en forme de fumée une porte sans poignée

(Je suis de la génération qui s’achetait des chapeaux

et étudiait à la Faculté de droit)

mais dans une autre cité ville natale de l’eau froide

des frileux paniers touchés par les mains

Pourtant le vieux royaume garde mystérieusement le

   pouvoir

dans quelque ville que ce soit  Je reviens à moi-même

aux proverbes au poids minéral

aux noms qui tremblent à la pointe du stylo

je demande le séminaire s’est-il ouvert avons-nous

   marché

la main dans la main soudain nus comme une opération

quel siècle les maisons s’effondraient

on était nombreux mais le temps était unique

immense obscurité claire

 

František Listopad / Instruments de la mémoire, 1982