SAUVAGES AU DÉTOUR D’UN BOIS
Par domcorrieras, le dimanche 6 janvier 2019 - Poèmes & chansons - lien permanent
SAUVAGES AU DÉTOUR D’UN BOIS
ou plantées dans un jardin rectiligne
la facétie des framboises force le respect
Les cueillir est une épopée :
grimper sur un talus, pénétrer leur masse emmêlée
offre avant tout déchirures et courbatures
prélude à l’apaisement de leur chair
On y revient pourtant la saison venue
cherchant, parmi le épines, les délices
qui colorent les mains et les vêtements
Un jour, perdu dans un buisson
on se décrète explorateur. On affronte
la végétation luxuriante et le bestiaire imaginaire
d’une forêt des origines. On taille
dans les branches. On arrive
à une clairière proprette
La maisonnette nous attend ;
on frappe, plein d’espoir
Un chaudron nous ouvre puis retourne à sa cuisson
Dans une autre pièce, l’alambic bouillonne d’ardeur
Une porte donne sur un laboratoire où
d’habiles marmitons disposent le trésor sur des
pâtes sablées
quel fruit versatile que celui qui protège notre
mirage !
La chambre : Boby Lapointe y a déposé
— tel un hommage aux audacieux —
les mamelles du destin
Alors on y fait halte, le temps de goûter
la griserie où l’exploration culmine
On savoure les fruits offerts
tachant les vêtements qu’il faudra
une fois éveillé de ce périple
frotter avec une nostalgique ardeur.
Florent Toniello / FLO[TS] (extrait)