« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

EN VIE PROFONDE


 

 

 

 

(sur des portraits de Nicolas Rozier)

 

 

 

Tout parle tout s’anime

Mille souffles bruissent

C’est l’âme des énergies

Je la reconnais bien

Elle n’avance pas du bout des lèvres

 

Je la reconnais

Avec ces larmes bourdonnantes

Deuils du cœur

Grandes gifles du doute

Rosées inapaisables

 

Et tout à coup le visage apparaît

Il apparaît

Vif et vivace

À la fois lustral et brouillé de nuit

Dans une volupté désolée

 

Il dit

Une façon de se donner sans réserve

Une manière de rompre les digues

De reprendre haleine

au milieu des battues d’éclairs

 

Il dit

Descendre encore et toujours

Vers où ça vit encore plus

Lever sans fin le camp

Enfiévrer davantage

 

Alors l’air ondule

Il ondule

En vie profonde

Et l’on mesure tout à coup

Son cœur somnambule au soleil

Zéno Bianu / Le désespoir n’existe pas