« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

MA VIE AVEC LES FEMMES DE MA VIE !


 

 

 

 

(Éloge des femmes de ma vie)

 

1

 

    Hit des femmes qui m’ont crapuleusement trahi : Othella (une jalouse à crever) ; Iaga (une traîtresse ! Une traîtresse qui m’a rendu gaga, Iaga, ma chute du Niagara — 5o berges ! —, ma décrépitude, mon désespoir, mon accélérateur de vieillesse !) ; Quasimoda (une monstresse) ; Pinocchia (une menteuse !) ; Placeba (une illusion) ; Tire-Lariga (une sulfureuse confondant bonbons et bambinette) !) ; Waterlaa (une nouvelle défaite) ; Avanti-Popola (une pécé d’jeunesse ! un seul diktat dans sa p’tite tête : En avant mon Popol, c’est à toi !) ; idem avec Duplicata (à chaque coup, deux fois !) « — Ah ! Saint-Cucufa, priez pour mou, priez pour moi ! Je n’en peux plou, je n’en peux ploute ! —«  ; Chicaga (une voyoute) ; Gratis Pro Dea (une pute prête à tout ! Prête à toutes !) ; Impetiga, la sœur de Persona grata (un incessant prurit d’la chagatta !) ; Championna (une shampooineuse aux gros bras) ; Toundra (froide dans l’dos et la toison à ras) « Ah ! Je steppe en voie ! Ah ! laissez-moi ! Je veux mourir ! Au secours ! Au secours ! Au sexcours ! À moi ! —» 

 

 

2

 

    À présent v’là qu’elle veut une Pijo ! Une vraie Pijo bagnole qui marche pas seulement à l’eau d’rose d’roubignolles ! Une Pijo avec un vrai étui pelvien en inoxydo-machin moins débile qu’mon vulgaire tuyau !

    Une Pijo qui démarre illico sans faire son Schtroumpf boudeur à Peyo ni son baragoin de vieux tacot !

    Une vraie folle !

    Qui décoiffe et décolle ! Qui s’envoie Débile (59) — c’est comme qui dirait de Lille ! — à Tourcoing (c’est dans l’coin) en passant par Dunkerque en trois minutes 77 comme dans Tintin !

    Puis débile d’Avray à Débile dont le Prince est un Enfant d’putain en faisant « — Hello ! Hello —» come ceux qui portent un caleçon américain !

 

    « — Non mais ! Qu’est-ce qu’elle croit que j’ai dans mon mien ? —»

 

 

3

 

    Ariane, ma sœur, j’ai bien reçu un exempleur de vos larmes, accompagné d’un pli sur votre douleur, mais que faire ?

    Toutes les grandes amours meurent !

    C’est comme ça ! On n’y coupe pas ! Que ce soit à Naxos

ou chez celles qui s’envoient en l’air à Nouméa, autant en emportent les vers, n’est-ce pas ?

M^me dans les best-sellers !

    Regardez Rhett Butler et Scarlett O’hara ?

Et bien, finalement, quoi ? Un jour, c’est Raide Butler et — quel effroi !

        quel effroi !

        quel effroi !

 

 

Squelette O’Hara ! 

 

 

4

 

    Encore plus chiante que Don Chiant, Chiérazade !

    La Princesse qui vaut la peau d’ses fesses !

    Qui n’pète que dans la soie ! Qui n’défèque que dans l’eau bleue d’une tinette bleue Club Merd’ ! Qui n’caguette que dans le nec plus caca ! Dans la chimie très parfaite du XXIe chiècle déjà !

    Chiérazade qui n’pense qu’à ça ! Qui n’passe ses Mille et une Nuits que dans les bras de Monsieur Propre

    ou la main sur bite à brosse de Mister Frotte-Frotte

    ou Jeunehomme Spray ! Qu’est-ce qe je sais ?

 

    L’emmerdante Chiérazade !

 

Chiérasoir !

 

    Ô rage ! Ô détartrage !

    Ô lotions d’after et pré-baisage !

    J’enrage ! J’enrage !

 

    Je m’en polis le chinois !

 

 

5

 

    Ah ! le féminin des noms ! Le fémini ! Le féminesse ?

    C’est comment qu’on dit ?

    Épicènie, et pi c’est non,

    et pi c’est niette ? Le commis l’a-t-il commis avec la commise ou la commesse ? Le cafetier avec la cafetière ou la troquette ? Le sapeur pompier avec la sapeuse aller complètement pompette ? Et l’homme-grenouille nain ? Avec la femme Hercule taille rainette ? Ah ! c’est comment qu’on freine questionnait Célestin Freinette, du haut d’sa bicyclette, en remontant la  langue tout en tire-bouchonnant le bas de ses chaussettes ?

    Un increvable, une increvette ? Un garçon d’bar servant de la piquette ou une fille de mulet, type mulâtresse, lui serrant l’piquet qu’il a raide ? Faudrait savoir ! Tout est possibilette ! le chasseur alpin préfére-t-il la chasseuse alpine ou la chasseresse des sommets alpestres ? Est-ce que c’est déjà marqué dans les dictionnaires ?

 

 

6

 

    Tutoyez leur vulve ! Soyez, littéralement, vulvegaire avec les femmes ! Parlez leur langue ! appelez-les : Andromaque, quand elles en redemandent ou Andromec quand elles veulent que vous leur colliez au derche ! Appelez-les  : Antigossse, quand ça rrange leur pomme mais Antigel, s’il faut briser la glace pour faire criquon-criquette !

    Voire Antigomme, de crainte que ça n’capote !

 

    Toutes les mêmes ! Toutes des salopes !

 

tantôt Antigaine, exhibant tout grand leur ventre, tantôt Andromoche, pour ne pas qu’on les approche !$    Toutes polyglottes parfaites et maîtresses expertes de la langue !

    Toutes capables de faire semblant de n’pas comprendre !

    Toute ouïe pour mieux paraître en toute innocence !

Plus dure de la feuille en apparence, moins dure de la fente !

 

    Toutes ambigües, toutes ambidextres, toutes ambivalentes !

 

    Toutes les mêmes !

 

    Toutes les mêmes !

 

 

 

… / …

Jean-Pierre Verheggen / Ridiculum Vitae (extrait)