J’ai le blues de ma ville
Par domcorrieras, le vendredi 25 août 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
La ville de mon enfance s’étire à mes pieds
En grand sourire édenté
Les maisons que je croise au détour de l’errance
Sont des caries béantes et tristes
Le silence qui s’impose ici
Aujourd’hui encore
Me désole et cingle le cœur
Mémoires de nos enfances disparues
Levez à chacun de mes pas
Les nids de poussière qui envahissent mon âme
Quand je mets pied à terre au berceau de mon nombril
là où ma chair si souvent blessée
Vient en ce jour pluvieux
Rechercher ses béquilles évanouies
Silences troublants des oiseaux aphones
Silence cuisant les traces chauves
Qui menaient jadis dans les prés ourlés
Des cannaies en fleurs…
Donnez la voix aux taureaux mâles
Fumant la bagasse sèche
C’est un chant bien trop triste que ton nom invoque
Ville-île de mon enfance
Blottie à jamais au creux de ma mémoire
Je t’ai rêvé souvent
Tison ardent défiant mes nuits sans lune
Que de fois loin
De la chaleur que ton corps procure
J’ai levé ton fanion au sommet des stèles
Et gravé notre amour à la face des tiers
Je te porte dans mes bras
Blessure vivace
Je te chante encore souvent et toujours
Pour me donner la force de te chérir plus fort
Ville de mon enfance confondue en mon île
Mon blues est pour toi
Pour nous relever ensemble des affres du silence
(21 janvier 2006)
Max Rippon / in Carnavalesques - choix de textes de langue française de poètes d’aujourd’hui