« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

La Verdure dorée - XLVII


 

 

 

 

 

Girouette, tu peux crier sur les ardoises,

Grincer comme une dent sur d’acides framboises !

Hiver, tu peux lancer aux vitres tes grêlons

Qui bourdonnent comme une averse de frelons,

Qu’importe ! Hiver, brandis tes trompettes de cuivre

Et déchaîne tes chiens sur la route de givre

Et les chevaux des ouragans ! Je m’en bats l’œil !

Je m’en bats l’œil ! Je lis des vers dans mon fauteuil !

Beauté des jours ! Beauté des livres et des lèvres !

À mon coupé, j’attellerai cent douze lièvres,

Sous l’azur plus vibrant qu’une aile de perdrix,

Et j’irai vers les bois que mon rêve a fleuris !

 

1922

Tristan Derème / La Verdure dorée