Quand j’écris je t’aime
Par domcorrieras, le vendredi 12 février 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
XLIX
« Je T’aimerai quoi qu’il advienne, même si… » — suit alors une liste de miracles catastrophiques — (même si, aimerais-je dire, toutes les pierres de Baalbek se scindent précisément en quatre, si les freux de Repton énoncent de sinistres prophéties en grec et si le Windrush beugle des imprécations en hébreu, si le Temps s’écoule en boustrophédon et si par trois fois Paris et Vienne sont de nouveau éclairées au gaz…).
Me paraît-il concevable que ces événements puissent survenir de mon vivant ? Si ce n’est pas le cas, qu’ai-je promis ? Je T’aimerai quoi qu’il advienne, même si tu grossis de dix kilos ou si tu te retrouves affligée d’une moustache : cela, oserai-je le promettre ?
W.H. Auden / Quand j’écris je t’aime