« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Self portrait

 

 



 Sa morve pol­luant sa mous­ta­che de cinq jours, noire, à l’encon­tre de ses joues enva­hies de brous­saille cou­leur craie, en habits de dévoyé, san­da­les dis­lo­quées, le poète, aux por­tes du caba­ret, redit la chan­son du rebelle.

 

    La bave des fan­to­ches n’écla­bousse pas l’orgueil de ses hal­tes, quand, vomi, ridé, ses soifs mul­ti­pliées brû­lent son chant.

 

    ­Pau­piè­res fer­mées aux ver­ti­ges des bis­trots, quand sonne le glas des atti­tu­des, il hurle, le long des ave­nues, son mono­lo­gue hanté de rémi­nis­cen­ces.

 

    ­Les libé­ra­li­tés de l’ami le con­dui­sent aux apo­théo­ses, car, Mal­larmé: "Sur­tout, frère, ne vas pas ache­ter du pain".

 

 

 






 

Magloire-Saint-Aude, poète haï­tien (1912-1971) / Diman­che†