« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

À une chatte

 

 

Ô reine du jardin
tigresse du ragoût
éclair qui dévores
la plus rapide viande en boîte
hautaine même quand
tu mordilles un morpion
ô gourou crépitant
au ronron de nirvana
de ta queue tu éloignes
les compliments du peuple
Dans ta fourrure, pour laquelle
aucun amant n'a payé
dans ta beauté, pour laquelle
les chats par dizaines
terrifient la lune
d'horribles sérénades
ô souveraine ensommeillée
ô Nuage, chatte
qui ne vieillit jamais

 

Stefano Benni / Blues en seize et autres poèmes
traduit de l'italien par Jean Portante
Photo : Stefano Benni par Claude Truong-Ngoc, septembre 2013