« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

MADRIGAL


 

 

Dans mes yeux j'ai tenu des paysages clairs

          Comme un enfant porte des roses ;

Le vin des voluptés a parfumé ma chair

          Et j'ai su de divines choses !

 

Pourtant, je voudrais bien, tout cela, l'oublier

          Pour un regard de vous sincère

Et sentir à mon front comme un tendre laurier

          Les doigts de votre main légère.

 

Votre rire emplirait le désert de mon cœur,

          Je fermerais mes plus beaux livres.

Mais à qui donc rêvais-je et quelle est cette sœur

          Dont les baisers me feraient vivre ?

Robert Laverny / La folle Étoile