« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Lamentation d'automne


 

 

Ah ah, l'automne est là

Des larmes d'émail piquent les yeux.

Ah ah, l'automne est là

Avant que dans les cours ne s'arrêtent les danses

Une fois encore, et v'lan et v'la, l'automne est là.

Sur les prés, les prairies, sur les champs, sur les villes

Sur les gens, pour déchaîner ses ravages, et v'lan et

v'la, l'automne est là.

 

Avec ses habits de mousseline

Au bout de ses mains      légères et froides des gemmes

d'argent

avec sa face de limande fripée des deux côtés

Quand il rit on dirait des balles de riz qu'on secoue et

resecoue.

Courge d'Asie toute desséchée

V'la l'vieux diable, et v'lan et v'la.

 

7 octobre 1925

Nakahara Chûya / Poèmes