« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Les Giboulées de Mars


 

 

Poème vendéen

 

Comme un joyeux canard se payant une ondée

Je navigue sans but au gré de mes sabots,

Dans les pacages verts de ma douce Vendée

Au souffle du printemps qui s’éveille en sursaut

 

Sur le bocage nu, tout s’étoffe et bourgeonne

Le gai soleil louvoie dans le bleu et le noir

Chassant la giboulée qui déverse et qui tonne

Et lessive l’hiver à grands coups d’arrosoir

 

Si les prunelliers noirs ont mis leurs robes blanches

Violette épinglée au revers du talus

Mon cœur a endossé son âme des dimanches

Primevères, coucous…! Soyez les bienvenus

 

Du vieux chêne qui borde un chemin de traverse

Sur la plus haute branche, va se loger Margot

De son globe épineux que la bourrasque berce

Dame pie courroucée m’interpelle en argot

 

Et je flâne rêveur au gré des éléments

Dans les pacages verts de ma douce Vendée

Savourant les parfums de la rose des vents

Comme un joyeux canard se payant une ondée.

Félix Moreau – 15 décembre 1987 – Treize-Septiers