« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

ANIMAUX NUISIBLES SONT


 

 

J'en demande pardon à mes pésans ancêtres :

J'aime la taupe étrusque et les chouettes aussi

Le loir et le blaireau, et la chauve-souris

Qui vient tournevirer le soir à nos fenêtres,

 

La couleuvre enroulée comme les nuits les jours

Les galops des souris dans les greniers nocturnes

Les crapauds exaltés par les saisons d'amours

Les grenouilles gonflées d'angoisses taciturnes

 

Pédâches et tarets. Les nuisibles enfin

Tout ce qui grouille et mord aux surfaces des terres

La salamandre bleue, les rats, les aigrefins…

Il faut me pardonner ce cœur involontaire.

 

Il admet ceux qui tuent, tolère ce qui mange

Car tous ceux-là, ces noirs mal-créés que tu dis

Ne seront réveillés par la trompe des anges

Puisque les animaux n'ont point de paradis.

Maurice Fombeure / Sous les tambours du ciel