« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Notre maison est tout au loin


 

 

Notre maison est tout au loin

Notre maison est au-delà des autres maisons

Et dans cette solitude

Quand la fille a donné un coup de poing

Le jeune homme a dit : « fille folle

Quand tu m'as donné ce coup de poing

J'ai cru que mon étoile dans le ciel avait coulé

Et que mon arbre tendre dans le paradis

Avait laissé tomber ses feuilles

Et toute ma vie devant moi a soudain fondu. »

 

Notre maison est au-delà des autres maisons

La fille a donné un coup de poing

Et dans cette solitude

La fille a dit : « jeune homme fou

Viens par ici : quand je t'ai donné un coup de

   poing

Ton étoile dans le ciel a brillé beaucoup plus fort

Et ton arbre dans le paradis a donné des fleurs

Et je t'ai donné une vie qui dépassera le siècle.

 

Viens, vois, sur la route du paradis a poussé du

   gazon

Viens jeune fou emmène-moi vers ces hautes

   montagnes

Je t'ai dit à cœur ouvert : si mon amoureux est

   jeune,

Qu'importe qu'il soit habillé de coton épais.

Pourquoi vas-tu à gauche, pourquoi vas-tu à

   droite ?

Regarde les manches larges qui couvrent mes bras

   blancs ornés de bracelets d'argent pur

 

Mes doigts pleins de bagues précieuses, d'or, et de

   diamants,

Regarde ma ceinture brodée de perles

Regarde ma gorge et sa finesse

Il te faudra toute la nuit pour voir ces

   merveilles

Et si cette dot ne te suffit pas,

De surcroît, je te donnerai mon cœur. »

Peuple Kurde / Anthologie de la poésie populaire kurde
traduction Gérard Chaliand