Il fallait bien que le débordement cesse
Par domcorrieras, le vendredi 10 juillet 2020 - Poèmes & chansons - lien permanent
Il fallait bien que le débordement cesse
Mutisme ou bavardage
Offrande ou sacrifice
dans la peau de l’Outre du langage
dans l’au-delà pourpre des limbes
Il fallait que le débit de la parole
double l’écluse
du premier mot ingéré digéré
articulé au sens intuitif médité
Du premier mot jusqu’aux suivants
sans que la crue saignât
qu’il se signe d’alluvions approximatives
d’allusions éboulées
fausses proximités abusives
la rive du langage où veille le naufrageur
le fleuve
des lèvres
abouché
à l’estuaire sacré
à la source profane
et vice versa
Que l’approvisionnement
mène la phrase
à la syntaxe neuve d’un monde
le monde d’une nouvelle syntaxe
Sève sang
Suée salive
dans une confluence apte
à créer crever l’avenir
en son abcès créatif
Qu’est-ce
qu’était le premier mot
il importe il importait
que sa perception s’éveille se vrille
comme pampre à son thyrse
des sens
comme 5 doigts de la mains
+ 1
balises mouvantes
du stylographe
flux tectonique de l’Incertain
Il fallait
que le monde se réécrive
Murielle Compère-Demarcy / Inédit. écrit pour Le Bordel des poètes.