SONNET XIII
Par domcorrieras, le jeudi 9 avril 2020 - Poèmes & chansons - lien permanent
Donne-moi ta langue, appuie les pieds au mur,
Serre les cuisses et tiens-moi serré, serré.
Laisse-toi aller à la renverse sur le lit,
Car rien autre que de faire l’amour je n’ai cure.
— Ah ! traître, tu as le cas dur.
Oh ! voici qu’au bord du mirely il se morfond.
Un jour je te promets de le prendre de l’autre côté
Et je t’assure qu’il en sortira net.
— Je vous remercie, chère Lorenzina,
Je m’efforcerai de vous servir, et maintenant, allons, poussez,
Poussez, comme fait la Ciabattina.
Je le ferai maintenant, et vous quand le ferez-vous ?
— Maintenant ! donne-moi toute ta languette,
Car je meurs ! — Moi aussi, et vous en êtes la cause ;
Enfin, achèverez-vous ?
— Maintenant, maintenant je le fais, mon Seigneur ;
Maintenant j’ai fait — Et moi aussi, oh ! Dieu !
Pierre Arétin / Les Sonnets luxurieux