« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

SONNET XIII


 

 

Donne-moi ta langue, appuie les pieds au mur,

Serre les cuisses et tiens-moi serré, serré.

Laisse-toi aller à la renverse sur le lit,

Car rien autre que de faire l’amour je n’ai cure.

 

— Ah ! traître, tu as le cas dur.

Oh ! voici qu’au bord du mirely il se morfond.

Un jour je te promets de le prendre de l’autre côté

Et je t’assure qu’il en sortira net.

 

— Je vous remercie, chère Lorenzina,

Je m’efforcerai de vous servir, et maintenant, allons, poussez,

Poussez, comme fait la Ciabattina.

 

Je le ferai maintenant, et vous quand le ferez-vous ?

— Maintenant ! donne-moi toute ta languette,

Car je meurs ! — Moi aussi, et vous en êtes la cause ;

 

                                    Enfin, achèverez-vous ?

— Maintenant, maintenant je le fais, mon Seigneur ;

Maintenant j’ai fait — Et moi aussi, oh ! Dieu !

Pierre Arétin / Les Sonnets luxurieux