Où est le front qui d’un signe léger

Faisait pencher mon cœur ici ou là ?

Où le regard avec ses deux étoiles

Qui éclairait le trajet de ma vie ?

Où la valeur, la science et le bon sens ?

L’humble et douce, intelligente étincelle ?

Où sont les beautés recueillies en elle,

Qui me firent tant agir à son gré ?

Où la noble ombre de ses traits humains

Qui apaisait et faisait respirer

Mon âme, où s’inscrivaient mes pensées, toutes.

Où est celle qui gouvernait ma vie ?

Combien le monde est veuf ! Combien mes yeux

Les cherchent, qui jamais ne seront secs !

Pétrarque / Canzoniere - En mort de Madame Laure