PLEINEMENT
Par domcorrieras, le mercredi 22 janvier 2020 - Poèmes & chansons - lien permanent
Quand nos os eurent touché terre,
Croulant à travers nos visages,
Mon amour, rien ne fut fini.
Un amour frais vint dans un cri
Nous ranimer et nous reprendre.
Et si la chaleur s’était tue,
la chose qui continuait,
Opposée à la vie mourante,
A l’infini s’élaborait.
Ce que nous avions vu flotter
Bord à bord avec la douleur
Était là comme dans un nid,
Et ses deux yeux nous unissaient
Dans un naissant consentement.
La mort n’avait pas grandi
Malgré des laines ruisselantes,
Et le bonheur pas commencé
A l’écoute de nos présences ;
L’herbe état nue et piétinée.
René Char / Joue et dors
Photo : Portrait de René Char à L'Isle sur Sorgue, par Marc Trivier