BALLADE DES GRILLONS
Par domcorrieras, le samedi 23 novembre 2019 - Poèmes & chansons - lien permanent
À George Vicaire
Qu’un plus habile, dans ses chants,
Célèbre Hélène et Cléopatre,
Ou, par ses drames attachants,
Attire la foule au théâtre ;
Qu’un Gilbert ou qu’un Malfilâtre,
Moins sage que les oisillons,
A rimailler s’opiniâtre,
Moi, je chante avec les grillons.
Je m’en vais seul, à travers champs,
Admirant le lointain rougeâtre
Sous les feux des soleils couchants,
Ou bien le ciel rose et bleuâtre.
Dédaignant la foule idolâtre,
dans le sentier des papillons,
Amoureux, songeur ou folâtre,
Moi, je chante avec les grillons.
Les grillons ne sont pas méchants.
Ils ont un petit corps grisâtre.
Leurs airs sont naïfs et touchants.
Blottis sous le gazon verdâtre,
Ils font des trilles, quand le pâtre
Traverse en chantant les sillons,
Ou s’endorment au coin de l’âtre.
Moi, je chante avec les grillons.
ENVOI
Amis, ce chant un peu douceâtre
Ne me vaudra ni médaillons,
Ni palmes, ni coupes d’albâtre.
Moi, je chante avec les grillons.
Gabriel Marc / Poèmes d’Auvergne