« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Au Zoo ! Au Zoo !


 

 

Les zoogures et les devins qui prédisent tout

mais ne devinent rien ;

les aubergines sans toque ni soin

et leurs ratas de gargote ;

les autocrates tyrans et potentats,

qui n’aiment que le bruit des bottes ;

les automates et leurs robots, pantins et fantoches ;

les auriges et les Automédon, coches grossiers

et charretiers grognons ;

les automobilistes — leurs héritiers directs ! —,

chauffards pressés et pue du bec et du klaxon ;

les auditeurs — chers auditeurs ! — dont on entend

la radio à des kilomètres, à fond la caisse ;

les auto-stoppeurs, le pouce levé, qui encombrent

les autoroutes et notre réseau routier ;

les aumôniers, curés, diacres, prélats

et toute leur smala ;

les Auvergnats bourrés et leur bourrée auvergnate ;

les autochtones qui ne peuvent piffer les étrangers ;

les autonomistes et les augustes politiques

du même cirque séparatiste ;

les auxiliaires de police et les aubergines,

leurs complices en PV ;

les austères, les ascètes, ermites, stoïciens,

puritains bibliques et tout le saint-frusquin ;

les autosuffisants, fiers et autosatisfaits

de se suffire à eux-même et en tous lieux ;

 

les auteurs, beaucoup trop nombreux !

 

Sans oublier les zoodieux, les obèses boulimiques,

les optimistes naïfs, les obséquieux, les opportunistes,

les oppresseurs, les obsédés, les oligarques,

les ovates entre druides et bardes, les olibrius sac à vin et sac

à puces, les officiels et les officiers, les onusiens de tous pays

et les obéissants, dociles, soumis et corvéables à merci, les

orateurs intarissables, les offenseurs et

les orgueilleux, les Ostrogoths, les opulents friqués et les

obscènes olé-olé !

 

Au Zoo, dans vos cages, tout de suite, subito presto,

 

Zoossitôt !

Jean-Pierre Verheggen / Ça n’langage que moi