Lombric
Par domcorrieras, le dimanche 21 juillet 2019 - Poèmes & chansons - lien permanent
Ignorant les matins des aubes bleu-dorées
Aux confins d’une nuit, affairé sous nos pieds,
En longueur, le lombric s’applique dans la glaise
À modeler, creuser, digérer, ranimer
Ce monde piétiné, stérile et anémié
Par tant de blessures, partant - n’en déplaise -
Des veines humaines aux désirs spécifiés.
Sans supplique, il claudique en ermite appliqué,
Produisant ses lignes d’horizons ramifiés
Avec sagacité. Il allège. Il apaise.
De sa subtilité de petit ver brisé
Il trace la racine et la cime alliée.
Misérable rêveur, ses contemplations taisent
Le bleu des mésanges, effroi du supplicié.
Benjamin Milazzo / Ravissement - sonnets barbares