« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Cette canne


 

 

Cette canne qui me fut toujours si commode,

Je suis ignorant du nombre de ses années.

 

Elle est aussi dure que le fer des Trois-Monts,

Elle est droite comme une corde de cithare.

 

Quand je passe un cours d’eau, elle en touche le fond;

Quand je gravis un mont, elle atteint au sommet.

 

Ce matin, après que je l’eus jetée en bas,

Elle se fit dragon pour s’envoler au ciel.

Ryōkan Taigu (大愚 良寛, Taigu Ryōkan?, 1758-1831) / Poèmes de l’ermitage
traduit du chinois (Japon) par Alain-Louis Colas