c’était un très vieux temps pour de neuves amours
Par domcorrieras, le mardi 30 avril 2019 - Poèmes & chansons - lien permanent
c’était un très vieux temps pour de neuves amours
(ou l’inverse) l’amour est toujours neuf
et jamais il n’exige une preuve par neuf
l’instituteur est là penché sous l’abat-jour
il oublie la syntaxe et le calcul mental
il meurt à petit feu le pauvre c’est l’hiver
dans ses livres fermés et dans son cœur sévère
une tempête en lui fait un boucan fatal
et moi cancre éperdu coiffé d’un bonnet d’âne
j’attends que la maîtresse au piquet me condamne
afin que son image en moi demeure vive
et nue comme l’image arrachée à ce livre
où les amours d’antan sur papier s’éternisent
(ainsi l’instituteur rêve à l’institutrice
et si je l’avais su aurais-je été plus triste ?)
Jean-Claude Pirotte / Le très vieux temps