SUR LE PRESSOIR
Par domcorrieras, le lundi 17 juillet 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Sous les étoiles de septembre
Notre cour a l’air d’une chambre
Et le pressoir d’un lit ancien ;
Grisé par l’odeur des vendanges
Je suis pris d’un désir étrange
Né du souvenir des païens.
Couchons ce soir
Tous les deux, sur le pressoir !
Dis, faisons cette folie ?…
Couchons ce soir
Tous les deux, sur le pressoir ,
Margot, Margot ma jolie !
Parmi les grappe qui s’étalent
Comme une jonchée de pétales,
O ma bacchante ! roulons-nous.
J’aurai l’étreinte rude et franche
Et les tressauts de ta chair blanche
Ecraserons les raisins doux.
Sous les baisers et les morsures,
Nos bouches et les grappes mûres
Mêleront leur sang généreux ;
Et le vin nouveau de l’Automne
Ruissellera jusqu’en la tonne,
D’autant plus qu’on s’aimera mieux !
Au petit jour, dans la cour close,
Nous boirons la part de vin rose
Œuvrée de nuit par notre amour ;
Et, dans ce cas, tu peux m’en croire,
Nous aurons pleine tonne à boire
Lorsque viendra le petit jour !
Gaston Couté / La chanson d’un gâs qu’a mal tourné