« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

POUR CHANGER ENFIN


 

 

 

 

 

    Mettez le coq dans l’abreuvoir et le cheval sur le noyer,

 

    les pendus à sécher en Loire, la ficelle au cou des noyés,

 

    mettez les impôts dans l’armoire et les écus dans le fumier,

 

    un gai refrain sur la mâchoire, faisant flûte vos doigts de pied,

 

    mettez, pour mieux y circuloir, des baleines dans les étiers,

 

    des rêves en tête à Magloire qu’est censément not’ charcutier,

 

    mettez au cœur du diable un soir l’amour et ses douces pitiés,

 

    mettez en cul ce qu’il faut boire, dans la goule ce qu’il faut…

 

    mettez de l’eau dans l’encensoir et du feu dans le bénétier.

 

 

 

 

 

Mon grand pays.

Paul Fort / Ballades du beau hasard / Fantaisies