« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

L’HEURE ÉLUE PEUT BEAUCOUP


 

 

 

 

L’heure élue peut beaucoup.

Ainsi les étourneaux

Avec leurs cris de joie

Quand au pays des oliviers

A l’étranger délicieux,

Au val

Le soleil brûle,

Et le cœur de la terre

S’ouvre, aux lieux où

Des pays en incandescence

Les fleuves vont autour

Des collines de chênes,

Et sous les danses du dimanche

Accueillants sont les seuils

Dans la rue toute enguirlandée.

Ils ont le sentiment, pourtant, de la patrie

Quand droit de la pierre rouie

Ruisselle l’argent des eaux

Et le vert sacré apparaît

Sur les molles prairies de la Charente,

 

La sagesse du sens les avertit. Mais quand

L’air se déchire et de son souffle aigu

Le vent du nord fait perspicaces

Leurs yeux, ils s’envolent alors.

Freidrich Hölderlin / Le verbe foudroyé