« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Accroche un lampion à ta bite


 

 

 

 

Accroche un lampion à ta bite

et va

mais bande

que la tour Eiffel étonnée se cache dans le cul du Trocadéro

que la Seine excitée

envahisse la rue Trousse-Nonains

que les poteaux télégraphiques

déchargent leurs dépêches dans la bouche d’un ègoût

que la toile de Jouy gise épuisée

sur les matelas éventrés

Et ne t’arrête pas ainsi Bande nom de dieu

que la boulangère remplace le boulanger par son pain

et que ce pain viole toutes les vierges de la ville

Bande et Défonce les tabernacles

fous la guillotine

afin qu’elle décapite le bourreau

Bande toujours toujours plus

que ta queue gronde comme un torrent

et perce dieu par tous les pores

alors tu iras sur le boulevard

précédé par la renommée de ton vit

et toutes rouges les femmes te jetteront des confettis blancs

le leur

Benjamin Péret / Les couilles enragées