« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Soir deuxième


 

 

    Je me douche qui fuite, elle s’arrivée en avance.

    Adèle se robe rouge et talons à l’affût sur le fauteuil. Je me serviette, elle se debout et m’autour du cou.

    Je me chancelant, je me trac. Elle me chuchotements d’amour à l’oreille.

    La rue se nuit, le ciel se lune. Je la nue.

    La pièce se sombre, je m’orage. La fermeture éclair. La robe, tonnerre. Sa tunique en l’air et ses dessous à terre. La rue se lune, le ciel se nuit. Je la nue.

    Elle me peau, je la pulpe des doigts. On s’épiderme.

    Je me préservatif, je m’hâtif et précipitation. Je me cafouillage. Elle me coup de hanche. Je l’à-coups, la contrecoups. On se secousses, cratère et volcanique.

    Elle s’ébullition. Je m’éruption.

Loïc Demey / Je, d’un accident ou d’amour