« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

LES AMANTS


 

 

 

 

Je cherchais un lieu aux formes végétales,

un lieu ou bien le monde, un horizon, un bois,

la gloire souveraine de la mer et, parmi de futures étoiles,

le corps plein de sources parmi les vents du large

et son nom, le cantique de la terre, le cantique de la mer.

Oui, j’aimais la lumière avec violence et douceur

et avec la pierre du vent je déchirais l’espace.

Les dents serraient le présent, l’amant s’abreuvait

des yeux grands ouverts du monde. L’amante était 

    l’air et le feu,

le recommencement. Lui, il embrasse les îles de sa

    poitrine,

éveille la tempête de ses hanches. La mer renaît

avec sa véhémence et son message de néant,

et les corps s’apaisent entre l’ombre et l’écume.

António Ramos Rosa / / Accords
traduit du portugais par Michel Chandeigne