« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Chanson de fin d'année

 

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De toute l’année, je n’ai écrit un mot ;

    En mon âge mûr, l’apprentissage du Tao me rend toujours plus fou.

Prélassons-nous sur de hauts oreillers, prenons soin de notre santé !

    Buvons des vins capiteux que nous choisissons nous-même !

 

Qui ne vante la vie plaisante des mandarins ?

    Comme si la retraite n’avait aussi ses joies !

De quel lieu ne dit-on qu’il est agréablement chaud ou frais ?

    Comme si l’on n’était pas mieux enfermé derrière sa porte !

 

Laisser-aller et indolence ne sont pas à la mode ;

    Mais un bonheur tranquille n’a-t-il pas ses vertus ?

Li P’an-long (Li Tseu-lin, 1514-1570) 
Tr. Guillermatz.
Rv. M. Kaltenmark
Anthologie de la poésie chinoise classique / nrf - Poésie / Gallimard