Eurydice à Prague II
Par domcorrieras, le jeudi 4 septembre 2014 - Poèmes & chansons - lien permanent
Écartant sa fourrure vaste elle montrait
ses seins ronds d’où coulait à la lune un lait d’ombre
et j’aspirais le souvenir entre ces seins
mourant j’y saluais ma religion noire
C’était sur une place immense au loin bordée
de piques, de palais où bombait aux façades
l’ennui démesuré des nus. Un tel désert
entre les murs, que la courbure de la terre
Incurvait ce lieu vide à la Mort. Adossée
au grand ciel ruiné qui tremblait sur sa base
elle riait, la peau plus blanche que les dents
tremblante aussi d’ardeur funeste et de colère
Haineux, de haut en bas par sa main lézardé
je fus nus sur un fond fuyard de vent lunaire,
et mon ombre qui la couvrait cheval ailé
de l’aile et du sabot faisait crouler les pierres.
Pierre Emmanuel / Tristesse ô ma patrie