« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Matou d' Pantruche

 

 

 

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Sylvie avec l'artiste ! Lulu avec Nanard !

Gigi, zéro ! ça f'sait lèg' pour s' choper l' panard.

Coup d' bol, vers les onze plombes, trois gerces ont radiné

Avec deux mectons, à la trombine poch'tée,

Avec Riton, qu'était itou comme une betterave

On était banco pour leur déquiller ces caves.

 

 

On s'est pointés en accouchant notr' matricule

Une p'tite jactance bidonnante, deux ou trois guinchettes

A minuit, pour ma pomme c'était dans la fouillette

Mais pour Riton, ça s'est tracé dans la canule.

 

 

Pas à cause des deux loq'dus, lago pas d' traquouze

On a borgné fissa qu'ils étaient d' la bagouze !

Il s'est fait chier à faire du plat à une morue

Qu'en pinçait pour Jacky, sans gourance de berlue.

Popaul f'sait du charming à l'autre p'tite mousmée

Mais c'est Gigi discretos qui s' l'ai empaqu'tée.

 

 

Puis on a foutu d' la zizique sur un zinzin

Des trucs à la papa qui s' tricotent sans veilleuse

Pour lavettes farfouilleuses et paluches baladeuses

En débridant des roteuses jusqu'au mataguin.

 

 

Biture en écrasait toujours comme une cornante

Papy, idem au cresson, poire sur la carante

Quand vers les six plombes, le boulang'mar s'est ram'né

Avec des croustillants, encore enfumagués

On s'est farci dans l' tiroir un p'tit déj' chouettard

Avant de s' dévisser r'dégotter un plumard.

 

 

Chaque carat, c'était un chouïa le même cinoche

Y avait d'autres tronches, mais itou merdiqu'ment

Quelques unes qui n' déball'ront plus leur boniment

Mais qu' avaient toujours un p'tit coin dans notre caboche.

 

 

Biture et Papy, rembo avec la faucheuse

Sylvie, son rapin, dans un bled près d' la houleuse

Les autres y étaient encore quand j' me suis arraché

Pendant quelques longes pour glandouiller au loinqué

Quand j'ai rabattu l' battant en pleine foirinette

C'était pour zyeuter qu' toutine caltait à carpette.

 

 

Vont y foutre des cases pour rupinos, les enflures,

C'était chouettos comac, c'est duraille à claper

Ah putain merde, c'est con ça m' file envie d' chialer

Alors bonsoir M'sieurs-Dames, et p' t' être à la revoyure.

Gérard Legrand / Matou d' Pantruche (extrait)