« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Approche


 

 

Approche, embrasse moy, ne fais plus la farouche,

L'Amour est un plaisitr et si juste, et si doux,

Serre moy de tes bras, mets ta langue en ma bouche,

Aussi bien que ton cœur ouvre moy les genoux.

 

Il semble, mon soucy, que tu craignes la touche,

Prends mon v. d'une main, et voy comme je fous ;

C'est trop te cajoler, il faut que je te couche,

Et bien je suis dessus et te voilà dessous.

 

J'entre, lève le c., je suis dedans, je pousse

Tire à toy, ne crains rien, cette peine est trop douce,

Ha ! ha ! ha ! je décharge, ô quel aymable effort !

 

Quoy ! tu sembles mourir, non, non, belle Silvie,

Ne t'imagine pas qu'on te donne la mort

Puis-qu'on a fait cela pour te donner la vie.

Valentin Conrart : Sonnets Gaillards et Priapiques