Le dernier pas .
Par domcorrieras, le dimanche 1 avril 2018 - Poèmes & chansons - lien permanent
Je suis un vieil ouvreur de roses
Bien connu dans les milieux du vent .
A chaque aurore la terre me fait un pont
Pour m’éloigner sereinement
Et seul
De ces bipèdes phraseurs omnipotents
Agités par des révoltes de gouttière .
Je suis un vieil ouvreur de roses
Heureux de rester hors du temps .
Que point ne revienne surtout l’amer
Dignement moulé dans des mots de ressac
Que se défassent en vrac les motifs de la guerre
Les grotesques magnats
Les poussifs sans jardins .
Le rêve est inscrit dans mes mains
Comme l’étaient dans mes yeux
Tous les enfants issus de la tristesse
Ces oiseaux gendarmés goudronnés pétrolés
Si las de la mer polluée
Qu’ils finissaient par s’en foutre partout
Exprès
Pour finir
Comme ces vieux qui sortaient de l’enfer et du pire
Pour mourir en plein ciel
En plein champ
Dans la rue
En pleine indifférence .
Je suis un vieil ouvreur de roses
Qu’étonne encore un bel été
Que rien n’a pu habituer aux regards pourrissants
Aux punitions hâtives
A la soupe populaire .
Je suis un vieil ouvreur de roses
De ruisseaux de chaumières de collines de buissons
A chaque aurore la terre me fait un pont
Pour m’éloigner des amours trop chétives .
Qui osera aujourd’hui avec moi faire un pas dans l’oubli
Jusqu’où tiendra l’échafaudage de mon repli
Jusqu’où et jusqu’à quand ?
Alphonse Pensa / J’écris sur ton silence