« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Mais tu te trisses

 

 

Mais tu te trisses, tu décarres

Et dans la boîte à réfléchir

La der des noyes, malabare,

Remet du noir et plus que mare

Nous corne qu'il faut dégauchir.

Minute ! À la dernière gare

Le dur attendra mézigo :

Signé « Canrobert » ou « Gigot ».

 

Á revivre tous les naufrages

Pour en être sauvés toujours

Par la vague même et l'orage,

Tel atteignit un paysage

Au-delà des nuits et des jours.

C'était le domaine des sages,

Il en donna la clé aux fous

Pour chercher un lieu sas verrous.

,

Á s'endormir à la légère,

Ö lumière, ô Calixto,

Il prit la route buissonnière

Vers un réveil quile libère

Autant des ports que des bateaux,

Á s'endormir à la légère,

En retrouvant la pesanteur

Il retrouva son créateur,

 

Á s'endormir à la légère :

La terre et, seulement, la terre...

 

Septembre 1943

Robert Desnos / Calixto