D’Amour, de vin et de mots (morceaux choisis)
Par domcorrieras, le mercredi 15 juin 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
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Même mauvais, donne-le moi, ce tonneau
Que je puisse noyer les nouvelles du mal-dire
Les voilà ceux qui, hier, me rendaient la rime
Les voilà prosternés devant les dictées du vizir
Awid ma chérie, et laisse-moi à mon délire
J’étanche ma soif loin de leurs abimes
Et sur leur passage j’urinerai avec plaisir !
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Je sais, Jean, mon ami, mon taulier préférée
Que ton comptoir est beau, ton béret magnifique
Je sais fiable ta compagnie, généreuse ta table et dévouée
Rien en toi ne sonne douteux ni maléfique
Mais entre nous, ce qu’on t’a dit je te le redis
Depuis que la belle Janine s’est barrée
Banale est ton ambiance ; mauvais ton vin est devenu
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Oui, ma vilaine, je ne dirai pas non
Pour celui-ci et pour bien d’autres canons
Celui que tu tiens et ceux que ton corps met devant
Je boirai des deux en même temps
Car je ne sais si au paradis des dieux il existe
Des salopes comme toi parmi les promises odalisques
Et des verres à pieds qui attendent mes doigts salutaires
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Elles ne courent plus les rues
Les femmes des plaisirs authentiques
Elles n’ont pas d’heures pas de parfums
Elles ont tourné le dos aux cités mirifiques
Je les trouve dans les jardins oubliés
Et au fond des cafés, solitaires et mélancoliques
Usant de breuvages similaires à leurs traits nostalgiques
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Vrai, comme tu le dis si bien, Maître
Que la taverne nous fait rattraper
Le temps perdu dans les mosquées
La rue nous rend l’art et la poésie
Que menacent leur morale et leurs inepties
Quant au bordel, il nous restitue les secrets des femmes
Que les muftis veulent nous confisquer
Kader Rabia / D’Amour, de vin et de mots - Livre deuxième