Après avoir lu Deux villes en Provence
Par domcorrieras, le lundi 12 octobre 2015 - Poèmes & chansons - lien permanent
POUR M.F.K. FISCHER
Je suis sorti une minute et
j’ai laissé ton livre sur la table.
Quelque chose s’est passé. Le matin suivant,
à six heures moins le quart, l’aube s’est levée.
Les hommes étaient
déjà partis aux champs.
Des tas de feuilles d’arbres
Le long de la piste.
Me faisaient penser à l’automne.
J’ai ouvert la première page
et j’ai commencé à lire.
J’ai passé toute la matinée
en ta compagnie, à Aix
dans le sud de la France.
Quand j’ai levé les yeux,
il était midi.
Et ils disaient tous que je ne trouverais jamais
ma place dans cette vie !
Que je ne serais jamais heureux,
ni dans ce monde, ni dans l’autre.
Ils n’avaient rien compris.
Les andouilles.
Raymond Carver / La vitesse foudroyante du passé.
Traduit de l’américain par Emmanuel Moses.