Pour Mohamed et Mario
Par domcorrieras, le lundi 15 juin 2015 - Poèmes & chansons - lien permanent
Les nuages sont froids
Et la montagne me semble si vieille
Ne pleure pas…
Là-bas jouent des enfants,
qui ont encore moins que toi.
Ils jouent sur le charbon,
leur père est en-dessous.
Ils viennent parfois de loin
Ils restent avec le temps;
Ils crèvent dans la rue,
une balle c’est vite parti
Leur peau est brune comme le soleil
leurs mains sont liées
comme les tiennes
Ne pleure pas…
Ils te ressemblent parce que
ils sont dans ton enfer,
Ne pleure pas
Ils pensent à chez eux,
leur village n’est plus qu’un rêve
avec du vent, du sable,
comme le tien, bientôt.
Ils meurent aussi dans le fer.
les « Prussiens » avaient les Juifs,
et les Français, qui ont-ils ?
Leurs langues sont aussi du Platt,
ils ne parlent plus guère
Pour une paye, le Platt est vite vendu.
Ils s’appellent Angelo,
Mohamed et Mario,
Ils crèvent là-haut,
Et la Maria derrière le fourneau.
Un pays sans Gitans,
sans Italiens, sans Marocains,
Ce n’est pas un pays libre !
Daniel Laumesfeld / Récits, chansons et poèmes franciques