« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Du merveilleux effet de son amour

 

 

 

 

De moy elle a, et d'elle j'ay la vie,

    La vie moy ? mais, las, j'ay la mort d'elle,

    Qui touesfois auray vengeance telle

    Que par sa mort ma mort sera suyvie :

Lon diroit bien qu'elle a brulante envie

    De m'estre douce, autant qu'elle est rebelle.

    Car si je ris, elle rit (l'infidèle)

    Et mon pleurer à pleurer la convie :

Mais tant en vain ce qui me suyt, je suys,

    Que hors d'espoir de l'approcher je suis,

    Ja tout seiché, et de sang, et de pleurs :

Que reste plus sinon qu'un dieu propice

    Pour couronner son prétre au sacrifice,

    D'un homme mort face une vive fleur ?

GUILLAUME DES AUTELZ (1529-1581)