SI MES MAINS POUVAIENT EFFEUILLER
Par domcorrieras, le mercredi 23 janvier 2008 - Poèmes & chansons - lien permanent
Je prononce ton nom
Au cœur des nuits obscures,
Lorsque viennent les astres
Boire l’eau de la lune
Et que dorment les feuilles
Des secrètes ramures.
Je me sens tout sonore
De passion, de musique,
Folle horloge qui chante
Les heures de jadis.
Je prononce ton nom
En cette nuit obscure
Et je l’entends sonner
Plus lointain que jamais,
Plus lointain que toutes les étoiles,
Et plus plaintif que la douce pluie.
Pourrai-je un jour t’aimer
Comme je fis naguère ?
Mon cœur, où est la faute ?
Si le brouillard s’éclaire,
Aurai-je une nouvelle
Passion, tranquille et pure ?
Ah, si mes doigts pouvaient
Vous effeuiller, ô lune !
Federico García Lorca (1898-1936) / Livre de poèmes