Poète noir
Par domcorrieras, le vendredi 2 novembre 2007 - Poèmes & chansons - lien permanent
Poète noir, un sein de pucelle
te hante,
poète aigri, la vie bout
et la ville brûle,
et le ciel se résorbe en pluie,
ta plume gratte au cœur de la vie.
Forêt, forêt, des yeux fourmillent
sur les pignons multipliés ;
cheveux d’orage, les poètes
enfourchent des chevaux, des chiens.
Les yeux ragent, les langues tournent
le ciel afflue dans les narines
comme un lait nouricier et bleu ;
je suis suspendu à vos bouches
femmes, cœurs de vinaigres durs.
Antonin Artaud (1896-1948) / L’ombilic des limbes