« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Est-ce le ciel


 

 

Est-ce le ciel cette trouée qu’inonde le néant

Et où l’on ne voit que du bleu

Quand il fait beau

Est-ce lui cette mer à boire

A la cuillère des oiseaux ?

Au matin j’ai des mots plus vastes que les heures qui passent

Par ce trou au plafond

C’est le chas des regrets

Qui s’y faufilent tels le fil

Et au matin l’amour affleure

Comme une main  dont la fleur  se consume

Comme le feu dans sa coquille

Les yeux cousus des endormis

Dessous leur capuchon de pierre

Me regardent te regarder

Oh reviens vite j’ai si froid

Je t’attends au pied de l’averse

Une brume amicale et brune

Reste de ta peau sur la mienne

L’étoile s’ouvre sur le toit

L’eau a l’odeur des orangers

Amis le vent me prend

C’est vers vous qu’il me porte

La rive est au bout du voyage

Pour peu  ce serait le bonheur

Lorsqu’il revient aux étincelles

Qui sont fugaces hirondelles.

Jean Camille