« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

HIÉROGLYPHES DE LA POÉSIE


 

 

Ce qui vient et ce qui part

Pose un étrange problème

Qu’on ne résout nulle part

Par la prose ou le poème

 

Viens viens l’allure des blés

Hâte sa marche immobile

Ceux qui restent sont troublés

Aux moissons d’automobiles

 

De la terre à l’océan

Tout revient à la matière

Trouve le goût du néant

Sur ma poitrine de terre

 

Ah ! Je sais dans cent mille ans

Mes graines les plus secrètes

Chevaucheront le flot lent

Qui reprendra la planète

 

Et devant l’os d’un clackson

Qui va remonter habile

Au nouvel iguanodon

D’une vieille automobile

 

Alors qui saura jamais

Que les enfants de Sisyphe

Ont enterré le secret

D’étranges hiéroglyphes

 

Et les fourmis chercheront

Dans cent mille décennies

La vaine explication

D’une humaine poésie

Robert Goffin