Les expériences bizarres constituent désormais un territoire commun de la recherche scientifique et elles se rapprochent de plus en plus de cet interface où la science et la pornographie pourront éventuellement se rencontrer et fusionner. On peut concevoir qu'un jour viendra où la science sera devenue elle-même le principal producteur de pornographie. Les étranges perversions du comportement humain déclenchées par des psychologues désireux de tester les effets de la douleur, de l'isolement, de la colère, etc., tiendront le même rôle que celui que les seins nus des insulaires polynésiennes jouèrent dans les documentaires sur la vie « naturelle » dans les années 1940.

J.G. Ballard / La Fore aux atrocités (extrait)