La CAFOUILLARDE
Par domcorrieras, le vendredi 16 septembre 2022 - Proses & autres textes - lien permanent
La CAFOUILLARDE, l'Isabelle, oui, dans sa masure, là, au bout de la rue (où s'étale la rigole) la Cafouillarde est morte.
Comme ça.
C'est le facteur qui a alerté la population (il tenait toujours son catalogue de la GRANDE SEMAINE DU BLANC) il disait, disait ? non, il hurlait : « allez vite chez Cafouillarde, je crois qu'elle est morte. »
Tu penses, ç'a été la bousculade ! Les retardataires grimpaient sur des épaules. Je ne sais qui a placé le cadavre tout froid sur le matelas. Mais il se trouvait là, enfin, et tellement pâle, dépeigné (les yeux, blancs, pas tout à fait fermés).
A midi, on a chassé les chiens, et le village est allé casser la croûte.
A trois heures, les gendarmes sont venus, le brigadier Armanda suivi de son « houzard », Durachel !de Saint-Sylvain). Durachel « quitte la gendarmerie » le 1er octobre. « Enfin, bientôt, je me déboutonne ! » m'a-t-il dit. Il a trouvé un gardiennage du côté de Chênehutte et, avec la culture du poireau, ça augmentera sensiblement (il aime ce mot) sa retraite.
Durachel a remporté, avant 36, des courses cyclistes locales et même régionales. En ce temps-là, il était aussi maigre que Faudto Coppi. A présent, dame, l'âge est là. C'est un vrai gendarme, pas méchant, mais qui n'a jamais bu de la Vittel.
Jules Mougin / Chronique de la grande Halourde.