« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Mon cœur bredouille


 

 

Mon cœur bredouille en ma poitrine

Comme une vieille horloge. Où est

Le clair tic-tac sonnant matines

Des premiers échos ? De ton lait

O tendresse ma très humaine,

Allons, me suis-je assez gavé ?

Sans doute est-il temps que je freine

Ma vorace perversité.

Car il est mauvais de s’étendre

Sur ton corps au sable mouvant,

Belle existence, cher néant.

Tu n’auras de moi que la cendre.

Hélas, comme note saigneux,

J’aurais voulu te donner mieux

Georges Perros
Photo : Georges Perros et Xavier Grall à Pont-Aven. Photo Thersiquel - Le Tйlйgramme de Brest