Les vilains bonshommes
Par domcorrieras, le mercredi 14 septembre 2022 - Poèmes & chansons - lien permanent
La pire restait à venir après
la découverte de l'Amérique
qui mit à mal la bonté des créatures
sous la férule d'un dieu crucifié
La machine à faire l'amour
tournait tournait
comme les têtes tombaient
pendant le thermidor
de la révolution française
les gracieux troubadours
s'en étaient allés
depuis longtemps déjà
vers d'autres cieux
les générations passèrent
comme le fer à repasser
sur le tissu froissé
du pantalon d'un général
les puces envahirent la terre
pénétrèrent les terres le sang
les cerveaux les pensées
en éliminant les réticents
Désormais seul comptait
l'ordre sécuritaire l'ordre sanitaire
le soleil bientôt
serait l'ennemi mortel.
La machine à faire l'amour
se transformait de frustrations en équations
en une mécanique guerrière amoureuse de poésie
cantatrice chauve pour les sourds
le poème filait filait filait
s'enfuyait à travers champs de coton
quand le fouet la sueur et les larmes
s'exprimaient des paroles du blues
retrouverons-nous un jour
notre perception d'enfance
qui nous révélait sans l'ombre d'un doute
les vilains bonhommes ensanglantés.
André Chenet / Buenos Airès, juin 20022